Un gisant

Contribution à la proposition 6 | du gros plan en littérature

Gisant maintenant à plat-dos sur un enfeu réfrigéré en demi-pénombre, un corps en mouvement entre la source lumineuse et son visage le transforme en clair-obscur Renaissant. Sa bouche close vient à glisser imperceptiblement de la nuit au jour, on revient à la veille, au corps agonistique troué d’une bouche d’ombre qui avalait les lèvres, abîmait les dents, aspirait en sourd ahan l’espace alentour, à présent scellée, embaumée qui s’est tue d’une fleur incarnate et anarchique, il observait sur l’endoscopie, curieux et sceptique, la fleur à stigmates roses saisie au vif dans l’herbier numérique. Joues déprimées en combes sombres, orbe des yeux mouvante selon l’incidence de la lumière, paupières intaillées dans un marbre blanc que l’on a toujours désiré vivant, drapé immaculé en à-pics et surplombs d’où que l’on regarde, seul son visage sursoit à la complète disparition, dans le sommeil du marbre lustré. Et dans le glacis des commissures, deux hiérophantes silencieux, ses fils sans doute, se glissent pour élever une nouvelle corolle.















(source image : http://cimetieresbeziers.blogspot.com/2012/11/gisant-bronze.html)