De la théorie du topos se dégage le concept de « point de topos », qui correspondrait à un instantané, à un instant donné fixé (AC). Dans la clinique psychanalytique, ce serait « le moment où l’énoncé se transforme en énonciation » (PGL). À considérer sous l’angle d’une représentation, d’un image mentale, de ce qu’est notre temps individuel. AC prend l’image « d’un tore sur lequel s’enroule de manière ergodique [= qui permet de déterminer statistiquement toutes les réalisations d’un processus aléatoire à partir d’une réalisation isolée de ce processus, dixit CNRTL] un flot irrationnel. »

J’interprète : le temps vécu, et le flux irrationnel des motions intérieures, des pulsions, s’enroulent par rotation circulaire autour d’une droite. Ce serait le temps de l’inconscient, marqué a) par la répétition, b) par la contiguïté de deux points qui n’ont pas besoin d’être proches sur le même brin de fil. Cette topologie de la contiguïté du tore aurait son pendant psychanalytique dans le rapport que le sujet entretient avec les signifiants qui le déterminent. Je pense que la proximité des points sur des brins différents du tore correspond à l’association libre que le sujet parlant en cure effectuera, obéissant à des périodicités (celle, calendaire, des séances régulières ; celle, pathologique, de la répétition des symptômes manifestant le refoulé inconscient), qui serait une réalisation isolée du processus analytique, permettant de déterminer – mais il faudrait ici être plus rigoureux, je ne fais qu’émettre une hypothèse – les futures réalisations, ou encore, toutes les fois où, lors de la cure, advient l’inattendu, l’aléa éclairant. Tout cela est hypothétique, empirique, et sujet à caution.
Il reste qu’au moment d’une épiphanie, d’une « interprétation heureuse », dit PGL, « le temps s’arrête » , et une nouveauté apparaît sur le tore, ce qui change les choses, c’est-à-dire que se modifient les propriétés des points associés à ce moment de démasquement : on écoute enfin un peu de ce qui s’entend dans la pièce à côté.

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