« Ce qui », Kold Weitergehn, Poèmes du corps, comment traduire ?

Ce qui

*

ce qui

(           )

 là

au ventre

matière – vautour

 chair nervurée d’influx

 gangue

 faufilée de verbes

ce qui

 qui est-ce

 ?

Texte original

Was

*

was

(          )

dort

im Bauch

Stoff-Geier gilt

nervöses Fleisch

Gangart

mit Verben genäht

was

wer ist es 

?

Weitergehn joue sur les sens du pronom allemand « Was », que l’on peut traduire par « ce qui », « ce que », ou encore « que » pour poser une question. La fin du poème, par la question posée, exclut de traduire « was » par « ce que ». Le sens glisse du neutre au personnel, sans résolution définitive.

J’ai choisi de traduire « Stoff-Geier gilt », littéralement « vaut matière-vautour », en passant le verbe allemand sous silence, qui s’entend néanmoins dans la première syllabe de « vautour ».

« Nervöses Fleisch », littéralement « chair nerveuse », a appelé en moi « nervurée ». Quant à « genäht », « cousu », j’ai préféré « faufilé », qui en couture désigne un fil provisoire, destiné à disparaître. L’incertitude finale du poème m’a guidé sur la voie de l’éphémère, de la fausseté (faufil vient de faux fil).

Enfin, les deux sens de « ce qui », « la chose qui » et « ce » (démontratif) + « qui » (pronom personnel), restent en suspens dans le « was » et le « wer ». La parenthèse vide est une gangue qui enserre faussement : plus d’une langue, plus d’un sens.


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