Poinçon du 29

29 août 21

  1. Quelques avancées, idées de directions, consignées dans Scrivener, sous forme de feuillets blancs en attente.
  2. Lecture du très beau  23 poses manquantes de Xavier Georgin. Partant du constat de la mort de sa mère, il y a vingt-trois ans, et d’une diapositive retrouvée au fond d’une enveloppe, il part à la recherche de celle qui fut sa mère, de son monde d’alors, de ses amies, le tout métaphorisé en vingt-trois poses manquantes. Déambulations géographiques et mémorielles dans le présent et le passé, trouées de vides, vides approchés par une écriture délicatement ciselée où l’émotion est contenue. Je découvre le collectif La ville au loin auquel il participe : « Créée en 2018 à Rosny-sous-Bois, l’association LA VILLE, AU LOIN aime s’inspirer de l’esprit des lieux
    pour proposer aux villes, bibliothèques, musées, écoles, centres sociaux, maisons de retraite qui l’accueillent des interventions attentives à l’histoire et aux voix de ceux qui y résident
    . » L’unique diapositive est en couverture (jaune et rouge) : très réussie, évoquant les couleurs emblématiques de la marque Kodak. Autour d’une seule diapositive se met en place un dispositif discrètement mélancolique, et la magie opère : hanter les lieux, le temps, peut rendre présents les êtres chers disparus.
  3. Je relis ces pages réconfortantes et essentielles pour moi, Ce temps qui ne passe pas de J.B. Pontalis (1997) : il fait un parallèle entre le travail de l’historien et celui du psychanalyste : Découvrir que le patient s’invente des romans successifs, roman familial et mythe personnel, soutenir, avec Serge Viderman, que l’analyste «  construit » une histoire dans laquelle au bout du compte l’analysant se reconnaîtra, il n’y a pas là de quoi, me semble-t-il, différencier notre travail de celui des historiens qui savent depuis belle lurette que, même à s’en tenir strictement aux faits établis, leur choix et leur enchaînement sont affaire d’interprétation, qu’il n’existe pas d’histoire sans construction et même, pour les plus hardis, que fiction et vérité vont de pair.
  4. Sur la trace, pour moi le socle de toutes mes productions, Pontalis ajoute : Si tout souvenir est un écran, il peut toujours en cacher un autre mais bien parce que en lui viennent se déposer dans une forme, dans une représentation cadrée, cernée, à portée de vue, des traces, rien que des traces. Voilà qui pourrait définir ce que je viens de lire de Xavier Georgin, ou les Archéologies ferroviaires, où l’imaginaire ferroviaire est prégnant.

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